Bien que la tentation de laisser les chaussures de sécurité au placard soit grande, il s’avère essentiel de toujours protéger cette partie du corps, soumise à de nombreuses situations à risque sur le lieu du travail. En effet, de nombreux accidents sont directement liés à l’environnement et non pas aux actions des travailleurs.
Les chaussures de sécurité sont rigoureusement conçues pour passer une série de tests : anti-perforation, antistatique et antidérapant. Plus lourdes qu’une paire de chaussures ordinaires, elles sont un gage de sécurité pour se protéger notamment contre les objets lourds, les sols dangereux mais aussi le béton, l’acide, l’huile et le goudron.
Qu’est-ce que des chaussures de sécurité ?
Les chaussures de sécurité sont des équipements de protection individuelle (EPI). Elles visent à protéger le travailleur contre les perforations, les écrasements, les chocs, les agressions chimiques et climatiques. Elles présentent des caractéristiques qui doivent répondre à des normes de santé, de sécurité et d’hygiène. Par exemple, elles doivent toutes posséder un coefficient de frottement d’un minimum de 0,15.
Les situations de travail étant très différentes, il est possible de catégoriser une paire de chaussures de sécurité par le niveau de protection de son embout, aussi appelé coquille.
Les coquilles sont soit en acier soit en matière synthétique. Leur longueur minimale varie entre 34 à 42 millimètres. Le fabricant est libre de définir sa longueur. Il faut également noter la présence d’un coussinet au bord de la coquille pour ajouter du confort.
On trouve, premièrement, les chaussures, qui protègent contre les chocs d’un niveau d’énergie équivalent à 200 Joules. Deuxièmement, celles dont les embouts protègent contre les chocs d’un niveau d’énergie équivalent à 100 Joules. Troisièmement, les chaussures, pour lesquelles il n’existe aucune exigence concernant un éventuel embout.
Les semelles crantées antidérapantes sont pensées pour éviter les chutes de plain-pied alors que les semelles, qui absorbent les chocs, protègeront des vibrations.
Les principaux fabricants proposent un large choix de modèles pour hommes et pour femmes. Certaines chaussures sont spécifiques à certaines professions. Aussi on trouve sur le marché des chaussures de sécurité basses, des chaussures de sécurité montantes ou encore des sandales de sécurité. Les chaussures idéales doivent répondre aux exigences de protection et de sécurité tout en offrant confort et style.
La chaussure montante, qui fait souvent penser à une chaussure de randonnée, combine un bon maintien de la cheville et un niveau de confort. Cela en fait un très bon modèle pour les travaux en hauteur. Elle est particulièrement recommandée sur les chantiers, sujets aux sols boueux et glissants. Par ailleurs, elle dispose d’une semelle anatomique, qui lui permet d’épouser la voûte plantaire.
Les modèles de chaussures de sécurité basse répondent également aux exigences des normes de sécurité en vigueur. Ils assurent une protection contre les risques d’écrasement, de perforation et la présence d’hydrocarbures.
Les brodequins de travail peuvent être une alternative aux chaussures de sécurité. Ce type d’EPI se distingue par un niveau de confort supérieur à une chaussure de sécurité basique. Il présente une plus forte résistance aux risques d’abrasion et est bien plus isolant et imperméable. Par conséquent, les brodequins sont tout à fait adaptés aux travailleurs exposés au froid et à l’humidité. Vous voulez vous équiper en chaussures de sécurité ? Rendez-vous sur Roidutablier.
Que dit le code du travail ?
Le port des chaussures de sécurité se base tout d’abord sur les articles 95 et 137 du Traité d’Amsterdam.
Par ailleurs, deux importantes directives européennes réglementent leur utilisation. La directive 89/656, qui détermine les prescriptions minimales relatives à l’utilisation des EPI sur le lieu du travail. Et la directive 89/686, qui porte sur les exigences minimales en ce qui concerne le milieu du travail.
En France, le Code du Travail donne tout d’abord une définition des équipements de protection individuelle (Article R.233-83-3). Ensuite, il stipule que les employeurs ont une obligation de protection envers leurs employés, quel que soit le type de contrat de travail. Ils doivent veiller à l’utilisation effective des EPI sur le lieu de travail.
Le coût et l’entretien des chaussures de sécurité incombent aux employeurs selon l’article R4323-95. Dans certains cas, elles sont à la charge de l’agence d’intérim. Par contre, elles ne sont jamais à la charge du travailleur.
Néanmoins, leur port est imposé uniquement si les risques ne peuvent pas être prévenus par un autre moyen. En résumé, s’il n’y a pas de vide juridique, il n’en subsiste pas moins un certain flou juridique.
C’est la raison pour laquelle, les conventions collectives sectorielles, les règlements intérieurs publiés par chaque entreprise et les recommandations du Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail (C.H.S.C.T) complètent la législation nationale relative à l’utilisation de ces EPI sur le lieu de travail. Sans oublier les formations externes ou internes, que les entreprises dispensent aux salariés.
Enfin, il faut noter l’existence des textes de loi suivants. En 1965, le décret n° 65-48 abordait le sujet en s’adressant au secteur du bâtiment et des travaux publics. Puis, en 1993, le décret n° 93-41 portait sur les conditions d’utilisation des EPI. La même année, l’arrêté du 19 mars, établissait une liste des EPI sujets aux contrôles périodiques.
Quels sont les différents secteurs concernés ?
Les normes basiques suivantes portent sur les chaussures de travail. Elles constituent la norme EN ISO 20345 et sont composées de:
La norme S1, qui concerne les chaussures de sécurité à usage courant. La norme S1P est une version modérée de la norme S1, le P indiquant que la chaussure a une semelle anti-perforation. La norme S2 indique que les chaussures de sécurité sont imperméables et qu’elles sont adaptées pour les tâches d’intérieur et d’extérieur. La norme S3 est semblable à la norme S2, à la différence près que la chaussure dispose d’une semelle anti-perforation.
A cela, s’ajoutent des normes annexes, qui s’adressent à des secteurs industriels en particulier. Ces normes spécifiques sont : WRU pour les chaussures à tige hydrofuge, A pour celles antistatiques, FO pour faire face aux hydrocarbures, WR pour celles hydrofuges, P pour celles avec des semelles en acier, HI pour celles disposant d’une isolation à la chaleur, CI pour celles qui isolent du froid, HRO pour celles avec une semelle ultra résistante au contact d’une source de chaleur et E pour celles qui absorbent les chocs.
Un grand nombre de modèles de chaussures de sécurité sont disponibles sur le marché. Chaque modèle répond à des exigences précises car les types de risques varient en fonction du secteur d’activité.
4 secteurs industriels sont particulièrement concernés par le port de ces EPI :
– Les métiers du BTP, de l’artisanat et de l’industrie pourront s’équiper en chaussures et en bottes de sécurité pour travailler en toute sécurité.
– Dans le secteur de la restauration et des métiers de bouches, on distingue la gamme de chaussures pour l’accueil et le service en hôtellerie. Plusieurs modèles de chaussures sont également destinés aux industries agroalimentaires.
– Le secteur médical, de la beauté et de l’aide à la personne, recourent généralement à des modèles plus élégants et fonctionnels avec des semelles antidérapantes. En effet l’image et l’hygiène sont deux critères primordiaux pour ces métiers.
– Dans les collectivités et les administrations, les chaussures de sécurité vont équiper les agents d’entretien des espaces verts, les techniciens de surface ou encore les agents de restauration collective.
Il est également possible de choisir le modèle le plus approprié en fonction de l’environnement de travail.
Ainsi dans un entrepôt, une paire de chaussures respirantes, confortables et accompagnées d’une coque de protection sont nécessaires.
Pour les opérations de chargements et de déchargements, il faudra opter pour un modèle avec une bonne résistance au glissement et une semelle confortable. Pour les opérateurs portuaires, il est recommandé un modèle antidérapant ayant une semelle en caoutchouc, pour une meilleure résistance à l’eau et au sel. Pour les personnes chargées de livrer le courrier, une paire avec une semelle flexible est de rigueur pour faciliter la conduite. Elle devra également être antidérapante pour offrir plus de stabilité à la sortie du camion et confortable pour soulager le talon suite aux très fréquents chocs.
Pourquoi faut-il porter des chaussures de sécurité ?
Porter des chaussures de sécurité est devenu obligatoire par la loi. Aujourd’hui 7 % des accidents du travail se caractérisent par des blessures aux pieds.
On distingue, d’une part, les traumatismes, avec pénétration d’un corps étranger dans le pied, les écrasements et les lacérations. D’autre part, les glissades et les chutes, qui sont la cause d’entorses, de blessures du ligament, voire de fractures.
Porter des chaussures de sécurité, c’est se protéger contre des risques mécaniques, chimiques, électriques, biologiques, thermiques et les rayonnements.
Outre la santé et la sécurité du pied, les chaussures de sécurité sont conçues pour maintenir une bonne hygiène du pied. Leur niveau de confort est, par conséquent, un élément essentiel. Les chaussures doivent pouvoir faire circuler l’air ainsi qu’à évacuer la sueur. Sans cela, une paire de chaussures mal adaptée sera la cause de chaleur produite par le frottement et de douleurs pouvant entraîner des callosités et des infections fongiques.
Enfin, le poids des chaussures est un critère à prendre en compte pour le confort des pieds. Ainsi, des chaussures de sécurité légères équipées de coque en composite ou en aluminium sont préférables si, bien entendu, l’environnement de travail y est favorable.
Quelles obligations pour le patron ?
Les employeurs ont l’obligation, d’une part, de fournir aux employés les équipements de protection individuelle et de veiller à ce qu’ils soient utilisés de manière effective. Les employeurs sont également tenus d’assurer une formation aux salariés en ce qui concerne leur utilisation.
Dans l’entreprise, ils ont une obligation d’information. Les règles de sécurité en vigueur doivent faire l’objet d’un affichage approprié. Les informations à diffuser portent sur les consignes à respecter, le règlement intérieur et les éventuelles sanctions. Ils doivent former les salariés sur la sécurité.
Les employeurs ont une obligation de résultat en ce qui concerne la santé et la sécurité de leurs effectifs. Le Code du Travail stipule qu’ils doivent prendre toutes les mesures nécessaires à ce sujet. Cela signifie :
– Prévenir les risques professionnels
– Mener des actions d’information et de formation appropriées
– Mettre en place une organisation de moyens adaptés.
Il faut noter qu’en cas d’accident, l’employeur reste tenu responsable, civilement et pénalement, même lorsque le salarié manque à son obligation de port des EPI. Il peut être ainsi passible d’amende et d’une peine d’emprisonnement.
Quelles obligations pour l’employé ?
En ce qui concerne les employés, ils ont une obligation de sécurité, en prenant soin de leur santé et de leur sécurité ainsi que de celles de leurs collègues de travail.
Ils ont également une obligation de moyen. Ils sont tenus de fournir leurs meilleurs efforts dans le cadre de leurs missions. Ces obligations concernent l’utilisation correcte des outils, des machines et du matériel à leur disposition. Ils doivent également porter les EPI conformément à leur utilité. Enfin, ils doivent alerter l’employeur en cas de risque.
Si un salarié ne respecte pas les consignes de sécurité, il peut être passible d’une sanction disciplinaire. Celle-ci prend la forme d’un avertissement et peut aller jusqu’au licenciement. La faute grave rend, en effet, impossible le maintien du salarié au sein de l’entreprise.
Toutefois, il arrive que le travailleur retourne la faute contre son employeur en invoquant un niveau d’information insuffisant, un manque de clarté des consignes voire des EPI non conformes.
Les chantiers du BTP, les cuisines de la restauration collective, les travaux en forêts, les ateliers de fabrication alimentaire, les navires de pêche et les laveries sont les principaux lieux professionnels à risques dans lesquels surviennent les blessures aux pieds.
Afin de favoriser le port de ces EPI, les fabricants améliorent l’esthétisme en s’inspirant des tendances sportswear mais tout en respectant les exigences d’ergonomie, de durée de vie et de sécurité.
La France compte environ 20 fabricants et se situe, avec 8,5 millions de paires, au premier rang des producteurs européens.